Depuis
décembre, nous avons commencé à travailler avec l’OCNA sur la 8e Symphonie de Schubert, « L’Inachevée ». Le but des ateliers d’écriture, dirigés par le musicien, auteur et chanteur Dani Bouillard et Anne-Marie Esnaux, la médiatrice de l’orchestre, était la production de différents textes : le premier, était un texte à deux-mains (un élève commençait, un autre l’achevait), le deuxième, un récit autour des raisons qui avaient subitement interrompu la création d’une œuvre, et pour finir, un texte ayant pour thème « l'inachevé dans notre existence ».
Le dernier était le plus important pour diverses raisons. Tout d'abord c'était celui qu'on allait dire lors de la représentation, mais c'est aussi celui qui nous a apporté le plus de choses, d'une façon personnelle et/ou collective. Il nous a permis de nous questionner, de faire un véritable travail d'introspection pour arriver à nos réponses. Toutes très personnelles, finalement. Chacun d'entre nous pourrait vous dire à quel point il a été difficile mais très intéressant de poser des mots sur nos ressentis, multipliés par le fait que nous étions transportés par la symphonie diffusée pendant tous nos ateliers. Nous avons d’une part, appris à écouter le morceau et ses mouvements, véritable support de notre inspiration et d’autre part, exploré les manières de dire un texte avec la musique pour partenaire. Pour la plupart, on découvrait ce concept, et on a dû redoubler nos efforts par manque de temps à cause des contraintes liées à la situation sanitaire. Malgré tout, le jeudi 11 mars, nous sommes allés à La Récré, une salle polyvalente de Civray, pour y prester notre spectacle certes sans public, mais entièrement filmé afin de pouvoir le diffuser. Le directeur artistique de l'OCNA, Jean-François Heisser et son fils, Charles, tous deux grands pianistes, ont fait le voyage depuis Paris pour nous accompagner à quatre mains. Nous avons passé la journée ensemble dans l’écoute et le travail, à répéter puis à jouer, et ce fut un très beau moment de partage.
Photos de Nicolas Larsonneau.